Notre prochain arrêt, c’était Sidemen, une petite ville à seulement 35 km d’Ubud… qui nous a quand même pris presque deux heures à atteindre. Et encore, c’est pas tout à fait vrai, parce qu’on n’a jamais réussi à rentrer dans la ville avec notre taxi. Mais on y revient.
Les routes étaient même pas si pires. Edward n’a pas chialé une seule fois qu’il avait mal au cœur, ce qui est maintenant la nouvelle norme internationale pour dire « c’était pas si pire ». Les gens roulent juste lentement et il y a du trafic partout. Ça me faisait penser au Costa Rica, mais avec moins de nids-de-poule et plus de scooters.
En chemin, on a demandé à notre chauffeur d’arrêter à une chute qui avait l’air super belle selon nos recherches. Et oui, les chutes étaient magnifiques… mais la horde d’Instagrammeurs a tué l’ambiance. Il y avait une file d’attente d’au moins une heure juste pour prendre une photo. Pas une photo, là, mais un photoshoot complet avec positions de yoga, robes qui flottent au vent, cheveux qui virevoltent et expressions de « je suis en profonde connexion avec la nature ». On a essayé de se faufiler entre deux groupes et ça nous a quand même pris dix minutes d’attente. On avait l’impression de couper la file à Disneyland, sauf que l’attraction c’était une flaque d’eau et du monde qui faisait la posture du guerrier.



Quand on approchait enfin de Sidemen, la voiture s’est arrêtée complètement. Après un moment, le chauffeur est allé demander autour et est revenu avec la nouvelle : il y avait une procession funéraire en ville et les routes allaient être fermées pour les prochaines 1 à 2 heures. Donc on a fait la seule chose logique. On a pris nos valises et on s’est mis à marcher.
On a traîné nos bagages à travers une foule immense de gens qui transportaient des statues cérémoniales gigantesques. C’était tout de suite évident pourquoi aucune voiture ne passait. On a marché environ 500 mètres, mais avec les côtes, la chaleur et le soleil de midi, on aurait juré que c’était trois kilomètres. À un moment, le staff de l’hôtel nous a trouvés. L’hôtel était encore à quelques kilomètres et les enfants en avaient assez de marcher sous le soleil. Et c’est comme ça que nos enfants ont eu leur toute première ride de scooter à Bali. Eux, ils capotaient. Les parents… un peu moins. Pas de casques. On s’est soudainement sentis comme les pires figurants dans une vidéo YouTube « choses à ne pas faire à Bali ».


Sidemen, c’était exactement le Bali que j’avais en tête avant de venir. Ubud était correct, je ne chiale pas là, mais j’ai préféré chaque moment passé à l’extérieur de la ville plutôt qu’à l’intérieur. Comme Joey l’a mentionné, Ubud est bruyant, occupé, et il n’y a pratiquement aucun espace pour marcher sans risquer de se faire rentrer dedans par des scooters, des autos, ou des singes.
Notre hôtel à Sidemen était super beau et situé juste à côté des rizières en terrasse. La vue à partir de notre piscine était incroyable. Donc oui, on a passé pas mal de temps à relaxer à la piscine. On s’est aussi offert un autre massage. Difficile de dire non quand une heure coûte moins de 20 $. C’est moins cher qu’une sandwich à Ottawa.



On a fait une marche guidée à travers les rizières et j’ai adoré. Des vrais cultivateurs, du vrai travail, du vrai riz. Les terrasses de Tegalalang près d’Ubud étaient belles à leur manière, mais on aurait dit que quelqu’un avait dit « et si… l’agriculture devenait Instagram? » Des balançoires partout, des tapis volants, une tyrolienne et — parce que pourquoi pas — quelqu’un est en train de construire une piscine. Une piscine. Dans un champ de riz. Ici, par contre, c’est juste des plants de riz. Pas de spots photo, pas de décors TikTok, juste le paysage tranquille qu’on cherchait.
Emma, elle, n’a absolument pas été impressionnée par notre choix. Elle se battait contre un rhume et la chaleur et l’humidité étaient implacables même le matin. Elle n’a pas profité du paysage autant que nous. Elle me rappelle constamment que l’été est sa saison la moins préférée. Je lui rappelle constamment qu’on va passer plus de quatre mois en Asie du Sud-Est, donc elle ferait mieux d’apprendre à négocier avec la sueur.




Même si on aurait été parfaitement heureux de passer tout notre séjour à Sidemen à chiller à la piscine, on est quand même sortis voir quelques trucs. Premier arrêt : le temple de Lempuyang, aussi appelé le « Gate to Heaven ». En réalité, c’est un lieu magnifique, historique et spirituel… avec un petit côté cirque touristique. Le trajet en navette est essentiellement un roller coaster sans ceinture, et par temps clair tu peux avoir des vues à couper le souffle du mont Agung. Nous, on a eu un gros mur de nuages. Et oui, c’est rendu un hotspot Instagram. On a été chanceux parce que c’est la basse saison à Bali en ce moment, donc on a « seulement » attendu une heure pour prendre nos photos. L’été, les gens attendent jusqu’à trois. Trois heures. Pour quelques photos. Complètement fou.




Prochain arrêt : Lahangan Sweet, où tu es censé avoir des vues panoramiques épiques du mont Agung et de tout le paysage autour. Sauf que quand on a quitté le temple, les nuages commençaient déjà à se pointer. On avait ce petit feeling du genre « ouais, on va absolument rien voir », mais on y est allés pareil. La montée était une des plus abruptes qu’on ait jamais faites. À un moment donné, notre chauffeur a fermé l’air climatisé parce que la voiture avait besoin de toute sa puissance juste pour grimper. C’est à ce point-là. Quand on est arrivés, on a été agréablement surpris de voir un bout du paysage. Le mont Agung, par contre, jouait encore à cache-cache. Juste quand on a commencé à prendre quelques photos, un nuage a débarqué et boum… on était à l’intérieur d’une grosse laveuse blanche en mode essorage. La visibilité est passée de « hey, c’est pas si pire » à « je vois même pas ma main ». On a à peine eu le temps de retourner à la voiture avant que le ciel nous tombe dessus.


La bouffe ici était incroyable. On a mangé dans des restos avec des vues dignes de cartes postales et la majorité des repas étaient à des prix qui nous ont fait cligner des yeux. Nourrir toute la famille pour moins de trente dollars était complètement normal. La cuisine indonésienne est savoureuse et réconfortante, mais il y a une constante : le riz avec chaque plat. Il arrive tranquillement à côté de tout, comme s’il faisait partie du décor. Donc on essaie de varier un peu de temps en temps pour pas que nos papilles tombent en mode paresse.
Si vous êtes du genre nature et que vous voulez échapper aux zones les plus touristiques de Bali, Sidemen et ses environs, c’est le jackpot. De superbes rizières, plein de bons restos locaux et un décor qui donne directement sur le mont Agung. C’était le Bali qu’on avait imaginé.
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