Nos premiers jours en Alaska

Après le Yukon, le prochain arrêt c’était l’Alaska. On avait une couple de nuits là avant d’embarquer sur la croisière. Pour se rendre, on a volé de Whitehorse à Vancouver, pis après ça de Vancouver à Anchorage. Si tu checkes sur Google Maps, tu vas voir qu’ça fait pas de sens. Mais y’a pas de vols directs de Whitehorse à Anchorage… fait qu’on a pas eu le choix.

J’savais pas trop à quoi m’attendre d’Anchorage. La plupart des blogs qui parlent de quoi faire là-bas te parlent surtout d’affaires autour d’Anchorage. Pis y mentent pas — y’a pas grand-chose à faire dans le centre-ville, à moins que t’aimes marcher dans des quartiers louches ou vider ton budget d’vacances à l’épicerie.

On a quand même fait un ptit tour en trolley d’une heure… c’était correct, sans plus. Mais le centre d’accueil du Parc National, ben c’était le fun— y’avait des expos intéressantes.

J’suis ben content qu’on ait pas planifié rester trop longtemps, pis qu’on ait allé à Seward, là où notre croisière partait. On a pris le train du Alaska Railroad — pas mal confortable, mais la météo nous a pas gâtés. Nuageux tout le long, fait qu’on a manqué les vues spectaculaires qu’on espérait.

Seward, c’est une p’tite ville ben cute, entourée de montagnes pis du parc national des fjords de Kenai. Y’a ben des coins du parc que tu peux pas aller en char, fait que le meilleur moyen de voir le parc, c’est en bateau. Évidemment, on s’est booké une croisière de six heures pour voir la faune pis les glaciers.

Au début, ça partait ben. On a vu un aigle à tête blanche juste en sortant du port, pis des loutres de mer. Mais là, Teddy a commencé à avoir mal au cœur — même si on lui avait donné du Gravol d’avance. J’peux pas lui en vouloir : y’avais de la houle en tabarouette.

L’équipage a dit que le meilleur spot quand t’as mal au cœur, c’est en arrière du bateau, dehors. Fait qu’on a été là avec Teddy. Mais sérieux, en y repensant… j’suis pas certain que c’était un bon conseil. Regarder dix personnes vomir par-dessus bord quand t’as déjà le cœur au bord des lèvres… c’est pas trop rassurant.

Y’avait une madame en particulier qui allait vraiment pas bien — toute recroquevillée par terre, pis elle shakait. On dirait ben que c’était une attaque de panique, mais ça s’est mis à être plus sérieux ben vite. L’équipage lui a donné de l’oxygène pis a demandé si quelqu’un avait des pilules pour le diabète. J’sais pas trop ce qui s’passait, mais ils ont dû annuler la croisière pis retourner au port après juste deux heures. J’espère qu’elle va mieux.

On a quand même vu une p’tite baleine à bosse pis des marsouins, mais on a manqué la majorité de ce qu’on était supposés voir. Pas mal décevant, mettons.

Le lendemain matin, en marchant avec Teddy, y me demande : « Est-ce que j’ai encore de la gravelle dans l’cul ? » Là j’le regarde, genre… QUOI?! Pis il dit : « Maman a mis de la gravelle dans mon cul. » J’étais comme… hein?! Pis là j’me suis rappelé… Mylène lui avait mis un suppositoire de Gravol la veille. 😅 Mystère résolu.

Malgré tout ça, on a ben aimé notre temps à Seward. Le Alaska SeaLife Center, c’était cool — plein de poissons pis des phoques à voir. On a aussi fait une petite rando jusqu’à Exit Glacier, guidés par un ranger du parc. Il a dit aux enfants de lui poser des questions tough pour essayer de le pogner. Ben là, c’est devenu notre mission familiale. On l’a pris au sérieux, on lui en a lancé des bonnes… pis BOOM! On l’a eu. Emma a même eu une badge pour le prouver.

Ah pis, en plus, c’était le 4 juillet pendant qu’on était à Seward. On avait pas prévu ça, mais la ville était en feu — ben de l’action, ben du monde. J’vas pas écrire plus là-dessus ici, mettons qu’on va laisser ça d’même.