On y est enfin rendus à Machu Picchu. Une des raisons principales de notre virée en Amérique du Sud — mais pour y arriver, c’est comme résoudre une escape room imaginée par un agent de voyage sadique. Ils disent que Machu Picchu c’est un endroit sacré. Astheure je comprend pourquoi, on a beaucoup sacré pour ce rendre..
D’abord, les billets pour Machu Picchu partent comme des petits pains chauds, donc on a dû les acheter en février. Mais acheter un billet, c’est pas juste cliquer « Ajouter au panier » sur Amazon, loin de là. Non, non. Tu dois d’abord choisir ton circuit. Pas évident, puisque les circuits sont nouveaux cette année, pis quand on a réservé, toute l’info en ligne était passée date ou carrément fausse.
Ensuite, une fois que t’as choisi ton circuit, faut encore choisir un sous-circuit. Parce que, évidemment.
Après ça, faut choisir l’heure. Ce qui implique encore plus de recherche : quel est le meilleur moment pour le temps ? Pour éviter la foule ? Ou pour voir des lamas faire du contenu Instagram?
Au final, on a réservé deux jours, deux circuits différents, les deux commençant à 6 h du matin. Ça, c’était facile à dire en février. Beaucoup moins le fun quand, en août, ton alarme sonne avant que le soleil se lève.
Le prochain casse-tête : tu dois y aller avec un guide. Mais bien sûr, tu peux pas réserver le guide avec les billets. Ah non, ça aurait été trop simple. Faut le planifier à part. Moi, je connais personne au Pérou ! Certaines personnes disent que tu peux trouver un guide sur place… mais veux-tu vraiment risquer d’arriver à Machu Picchu sans guide pis te faire refuser l’entrée ?
Pis y’a le bus. Le village le plus proche, Aguas Calientes, est à 30 minutes de Machu Picchu en bus. Donc il te faut des billets de bus. Tu peux les acheter en ligne ? Peut-être. J’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est que c’est vendu par une compagnie complètement différente.
Pis pour te rendre à Aguas Calientes depuis Cusco ? Un trajet de train de 4 h 15. Un autre billet. Deux compagnies de train, plusieurs classes tarifaires… Quand t’as fini de tout réserver, t’as l’impression d’avoir complété l’édition sud-américaine de La Course autour du monde.
C’est dont ben compliqué. Pas étonnant que du monde achète juste un tour organisé.
Mais finalement, on a réussi. On a réveillé les enfants à 4 h 30 deux matins de suite (après qu’un coq à côté de notre chambre nous ait réveillés en plein milieu de la nuit) pour pogner le bus de 5 h 30 pis être à Machu Picchu à 6.
Jour 1 : Circuit 1, le circuit panoramique. On descend pas dans la ville, mais la vue est incroyable en haut. Le temps était parfait. Après le circuit, on est montés à mi-chemin de la montagne de Machu Picchu pour une vue encore plus malade — mais on manquait d’énergie (et d’eau) pour monter jusqu’en haut.
Jour 2 : Circuit 2. On arrive dans la brume tellement épaisse qu’on voyait rien pantoute. À ce moment-là, on était hyper contents d’avoir réservé deux journées. On a décidé de patienter, et, comme par magie, la brume s’est dissipée et les ruines sont apparues… pendant une minute. Pis de nouveau, retour à la brume.
On a continué d’attendre — à chaque fois que ça semblait se lever, ça virait de bord. La patience des enfants était mince, alors on est descendus dans le village. Personellement, je trouve que la vue du haut est bien plus impressionnante que d’être à côté des ruines, mais le reste de la famille, eux, ont aimé.
Quand on a terminé le circuit, le ciel était clair à nouveau — mais les circuits sont à sens unique, donc impossible de remonter au belvédère.
Aguas Calientes, c’est minuscule, pis c’est pratiquement que des hôtels et des restos. Y’a pas grand-chose à faire, à part les sources chaudes (Aguas Calientes = « Eaux Chaudes », pour ceux pour qui l’espagnol est pas la langue maternelle).
Après avoir lu les témoignages — « L’eau est tiède au mieux. » « L’eau est brune. » « Bondé de monde. » « Sale. » « Ça sent la pisse. » — j’ai décidé : gros non merci. Mais Mylène pis les enfants y sont allés quand même. Ils ont dit qu’ils ont aimé… mais se sont douchés dès qu’ils sont revenus. Mylène a confirmé que j’aurais haï ça.
Le marché, c’est une autre « activité », pis il est gigantesque. Malheureusement, chaque kiosque vend exactement les mêmes souvenirs.
Après deux nuits à Aguas Calientes, on a repris le train pour Cusco. Après cinq jours à se réveiller avant 6 h, Edward et moi, on a pris une journée ben méritée pour faire la grasse matinée pis relaxer.
Mylène pis Emma ? Elles ont trouvé que c’était une excellente idée de se lever à 2 h 30 du matin pour aller voir la Montagne Arc-en-ciel — trois heures de route depuis Cusco, suivies d’une rando brutale à plus de 5 000 m. Je suis content que l’âge minimum soit huit ans pis qu’Edward peut pas y aller. Des fois dans un couple, il faut juste savoir dire : « Amuse-toi, moi je fais une sieste. »
Edward pis moi, on a quand même passé une belle journée. On est allés dans un parc d’attractions — ça coûtait 1 sol par personne (environ 0,35 $), probablement la meilleure affaire depuis les échantillons gratuits du Costco. Bien content qu’Edward ait eu un vaccin contre le tétanos récemment, parce que cette aire de jeux avait l’air d’avoir été fabriquée en URSS dans les années 1970. Il s’est quand même amusé comme un fou. Ensuite, on est allés au musée pour voir des momies incas. Moi, je les ai trouvées franchement effrayant. Edward, lui, était fasciné. Peut-être qu’il devrait devenir coroner quand il va être grand !
Pour finir la journée en beauté (et en chocolat), dès qu’Emma pis Mylène sont revenues, on a tous participé à un atelier de fabrication de chocolat. Succulent.
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